Message from the Chairman
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Message de Nicolas G. Hayek
Président et administrateur-délégué du Conseil d’Administration de Swatch Group à l’Assemblée générale ordinaire des actionnaires de Swatch Group du 15 mai 2009 au Palais des Congrès à Biel / Bienne.
Le Rapport de Gestion que nous vous présentons aujourd’hui annonce un nouveau record de ventes du Swatch Group pour l’année 2008. Cette augmentation peut paraître modeste à première vue. Il s’agit pourtant d’une croissance substantielle si l’on considère les 233 millions de francs suisses de pertes sur le cours des devises par rapport aux taux de ces mêmes cours en 2007. A cela s’ajoute une diminution du chiffre d’affaires due à la vente de deux compagnies produisant des composants automobiles, Michel Präzisionstechnik et Sokymat Automotive. Ces ventes ont été décidées par le Swatch Group en 2007, ces compagnies ne faisant pas partie de notre domain e d’activité de base.
Année 2008 pleine de contradictions et d'événements historiques
Cette année 2008 est pleine de contradictions et d’événements en partie historiques, certains extrêmement négatifs, d’autres positifs. L’année a débuté par une fulgurante augmentation de la demande des consommateurs en montres des marques de notre groupe, aussi bien des montres de Grand Prestige que celles à des prix inférieurs, notamment la Swatch elle-même. Nos usines de production ne suffisaient pas à satisfaire les demandes qui nous parvenaient aussi bien des clients du monde entier pour des montres terminées que de la clientèle de l’industrie horlogère suisse dépendant pour leurs montres de nos livraisons en mouvements terminés ainsi que de divers composants et produits.
L’année 2008 avait donc commencé sous les meilleurs auspices et un climat ensoleillé. Swatch soufflait ses 25 bougies lors d’un magnifique événement où là également le soleil et la bonne humeur étaient de la partie. A l’horizon, on pouvait déjà observer la formation de quelques nuages, mais ils semblaient encore lointains et surtout très locaux. Cependant, ces nuages se sont précisés et le ciel américain de l’économie des finances s’est soudainement obscurci. Ces nuages se sont peu à peu formés en un véritable ouragan qui a approché à une vitesse fulgurante, un gigantesque tonnerre avec un grondement magistral a explosé touchant également nos grandes banques suisses. Les populations et les gouvernements du monde entier ont été frappés avec un impact brutal et massif, inimaginable avant ce désastre.
Forteresses financières arrogantes
Des milliards et des milliards de francs suisses de richesses ont été détruits… comme un château de cartes, les forteresses financières arrogantes de quelques banques, toutes puissantes et dominatrices, et autres Fonds et Hedge Funds se sont écroulées les unes après les autres devant un monde traumatisé et incrédule … monde alors spectateur de ces énormes vagues qui ont commencé à déferler comme un violent tsunami financier. Toutes et tous se sont alors demandés s’il s’agissait d’un mauvais film d’horreur ou de réalité. La réalité est bien triste … c’est celle de l’économie financière dominatrice des bourses, des banques, des Fonds, des produits «structurés» et d’importantes industries, souvent dirigée par des personnes avides, cupides, égoïstes et quelquefois malhonnêtes, ayant comme seul moteur l’argent à n’importe quel prix et comme seule mentalité, celle criminelle de «Après-moi le déluge», sans aucun sentiment de responsabilité envers leurs communautés. Cette réalité obligea pratiquement tous les gouvernements de ce monde à se précipiter à l'aide pour arrêter ce déluge et par là même éviter la destruction totale de tous les systèmes financiers et de circulation de liquidité monétaire du monde entier.
Le consommateur, croyant ne pas être touché, s’aperçut soudainement non seulement des pertes énormes de la bourse, même pour les actions de compagnies industrielles solides, et également de la perte, ou danger de perte, de ses propres économies et surtout des pertes des caisses de pension et de sa retraite. Lisant tous les jours dans la presse des commentaires toujours plus pessimistes, par exemple l’histoire incroyable de Madoff, ancien chef moralisateur de la bourse Nasdaq, responsable hypocrite de la gouvernance des bourses, notamment anglo-saxonnes. A cause de ceci, le consommateur commence à se montrer prudent dans ses dépenses majeures, par exemple l’achat d’une voiture. Les banques elles-mêmes ayant perdu des sommes considérables, en milliards et en dizaine de milliards de dollars et de francs suisses, perdent alors confiance dans les autres acteurs financiers et refusent d’accorder des crédits à tout le monde; y compris, dans l’industrie horlogère, aux grossistes et aux propriétaires de boutiques vendant des montres et des bijoux et qui ont besoin de liquidité durant les mois de septembre et d’octobre afin de commander les produits nécessaires aux ventes de fin d’année qui représentent à elles seules plus de 35% à 45% du chiffre d’affaire annuel. De tous ces effets conjugués, il a résulté, à partir des mois de novembre et décembre 2008, une baisse sensible des ventes, aboutissant non seulement à un arrêt abrupt de la croissance, mais également à une diminution du chiffre d’affaires par rapport aux deux mêmes mois de l’année 2007.
Malgré tout ceci, les dirigeants du Swatch Group sont arrivés à naviguer avec courage et sagesse dans cette gigantesque et monstrueuse tempête. Notre stratégie de produits nous a aussi aidés. Nous avions décidé, par exemple, fin 2006 / début 2007, de nous concentrer toujours davantage sur nos produits de base à savoir les montres, les bijoux et divers accessoires. Ainsi, nous avions voulu vendre les parties de sous-traitance industrielle, soit quelques producteurs de composants automobiles, et avons réalisé cette vente en 2008.
Nos propres boutiques ayant augmenté en nombre et en espace, cela a permis d’amortir une partie substantielle du recul des derniers mois de l’année écoulée. Car le consommateur final dans nos propres boutiques n’a pas diminué ses achats et, dans la plupart des pays, il les a même augmentés. Ceci confirme d’une façon éclatante nos stratégies de distribution de ces dernières années. De même, de nouveaux produits importants dans nos marques ont complété notre dispositif de défense quant aux pertes du chiffre d’affaires occasionnées par le système financier.
Les chiffres
Le tableau des mauvaises surprises a également été noirci par des pertes sur le cours des devises par rapport aux taux de ces mêmes cours en 2007 de l’ordre de CHF 233 millions occasionnés en 2008 sur le chiffre d’affaires qui se serait sinon élevé à CHF 6,2 milliards. Malgré cela, la croissance totale entre 2007 et 2008 est significative et nos résultats opérationnels sont donc, avec CHF 1,2 milliard (soit –2,7% par rapport à 2007), substantiels. Par contre, nos bénéfices définitifs, après paiement des impôts et résultats financiers sont de CHF 838 millions (soit –17,4% par rapport à 2007). Cette différence de CHF 177 millions provient, à côté des pertes additionnelles sur les devises de CHF 35 millions, du fait de la diminution de la valeur boursière de quelques investissements de notre département Finance; diminution ou perte, non réalisée mais légalement à comptabiliser fin 2008. Durant la première partie du mois de mai 2009, ces pertes comptables se sont transformées en bénéfices d'environ 25 millions de francs. Notre confiance que ces valeurs nous amèneront encore plus de bénéfices dans le futur est forte. C’est pour cette raison que nous n’avons pas opté pour les nouvelles règles comptables qui nous auraient permis, à partir du mois d’octobre 2008, de ne pas comptabiliser ces montants en entier de sorte que notre bénéfice total aurait été de CHF 880 millions, donc CHF 42 millions de plus que le résultat net publié (ou une baisse de –13,3% par rapport à 2007).
Au vu de la performance opérationnelle très positive et du bilan solide du groupe ainsi que notre confiance dans une amélioration des marchés au cours de 2009, le Conseil d’administration a décidé de proposer à l’Assemblée générale un maintien du dividende au même niveau que l’année précédente, soit CHF 4.25 par action au porteur et CHF 0.85 par action nominative.
Investissements importants au Swatch Group
Quelques investissements importants ont été terminés durant l’année 2008, notamment:
- Montres Breguet: mécénat pour la restauration du Petit Trianon du Domaine de Marie-Antoinette à Versailles.
- Glashütte Original: Musée à Glashütte en Allemagne.
- Nivarox-FAR: début des travaux de construction d’une usine supplémentaire avec de nombreuses nouvelles installations techniques à Fontaines (Neuchâtel).
- EM Microelectronic: élargissement des surfaces de production et restauration des bâtiments à Marin (Neuchâtel).
- EM Microelectronic: continuation du programme de construction d’une nouvelle ligne de production de wafers 8 pouces et début de la production à Marin (Neuchâtel).
- Favre et Perret: nouvelle usine pour notre fabricant de boîtes de luxe en métaux précieux (en cours de finalisation) au Crêt-du-Locle (Neuchâtel).
- Tiffany & Co: développement de nouveaux produits ainsi que l’achat d’un immeuble entouré d’un terrain substantiel à Bienne. Achat à la Ville de Bienne entériné par une votation populaire en 2008 et qui sera définitif début 2009.
- Omega: chronométreur officiel des Jeux Olympiques de Pékin 2008.
- Dress Your Body: inauguration du nouveau très beau site de production à Cormondrèche (Neuchâtel).
- Swatch Group: suite du vaste programme d’ouverture de boutiques dans les meilleurs endroits des villes du monde entier: Breguet, Blancpain, Omega, Swatch, Jaquet Droz, Léon Hatot, Tourbillon, Equation du Temps, pour ne citer que quelques exemples.
Changement des mentalités financières
Nos actions et la capitalisation boursière ont perdu environ 58% de leur valeur durant l’année 2008, sans aucune justification réelle, d’ailleurs comme toutes les actions d’excellentes compagnies cotées en bourse. Entretemps, entre janvier 2009 et le 8 mai 2009, la capitalisation boursière du Swatch Group a augmenté de 27% et rattrapé presque la moitié de la perte de l'année dernière. Mais je continue quand-même à le répéter: Le cours des actions à la bourse ne peut en aucun cas être un étalon de mesure de la valeur réelle d’une compagnie.
La bourse devrait, à cet effet, effectuer un changement de mentalité, non seulement de ses propres acteurs, mais également des propriétaires de cette bourse. Ceci afin d’en faire un centre positif mieux contrôlé par l’économie réelle. Car cette économie, qui crée des richesses et des postes de travail et dont les actions sont le produit commercialisé à ces bourses, devrait contrôler en majorité les bourses mêmes. En associant les banques et l’économie financière, on peut éviter la domination de l’économie des finances qui existe aujourd’hui sur la bourse et qui fait de nos actions et de nos compagnies de simples objets de spéculation, ayant peu de contact avec la réalité.
Pour 2009, défis assez solides
L’année 2009 se présente pour nous tous avec des défis assez solides.
Tout d’abord, il faut complètement changer les mentalités financières, fortement influencées au 20e et début du 21e siècle par l’économie des finances et des bourses, surtout anglo-saxonnes. Nous sommes tous d’accord sur ce sujet, y compris les acteurs importants aux Etats-Unis et en Angleterre. Mais ce changement, même s’il est déjà en cours, se fait au ralenti. Si aujourd’hui, on voit dans les médias des discussions, analyses et recommandations sur la crise, les journalistes font appel aux mêmes acteurs financiers qui gardent la mentalité et les discours qu’ils ont tenus il y a cinq ans ou une année. On est choqué de voir que pour eux rien n’a changé … ils répètent ce qu’ils ont appris et ce qu’ils ont déjà fait. Plusieurs gouvernements, désirant faire appel à de véritables spécialistes, commettent l’erreur d’appeler à la rescousse les conseillers qui justement ont cette mentalité financière du 20e et du début du 21e siècle … et malheureusement ces spécialistes ne peuvent pas changer leur mentalité aussi promptement que la situation actuelle le requiert. Ici, nous devrons faire de très grands efforts afin de changer ces mentalités et ces discours afin d’éviter de retomber plus tard dans le même marasme économique et réorganiser évidemment tout notre système financier et monétaire par des idées et des mentalités nouvelles.
De plus, la plus grande banque suisse a admis dernièrement que quelques uns de ses dirigeants ont incité et aidé des citoyens américains à contrevenir non seulement aux lois américaines mais également aux lois suisses sur les impôts. Les Suisses doivent unanimement et vigoureusement condamner cette attitude contraire à leur mentalité.
Fortifier la valeur réelle des compagnies horlogères et les vraies marques
Il faut aussi stopper la baisse des ventes des derniers mois de l’année écoulée et fortifier la valeur réelle des compagnies horlogères qui représentent et opèrent de vraies marques avec de véritables produits. Tous les indices que nous recevons aujourd’hui de nos marchés montrent que les trois à quatre premiers mois de cette année par rapport aux mêmes mois, par ailleurs très forts, de l’année 2008 seront en baisse. En fait, durant les mois de janvier, février et mars 2009, cette baisse est pour le chiffre d'affaires des marques du Swatch Group bien moins forte que celle des chiffres d'exportation annoncés par la FH. Cette dernière annonçait pour fin mars 2009 et pour toute l'industrie une diminution des valeurs d'exportation de –23.5%, alors que pour le Swatch Group seul, le recul des ventes de ces 3 premiers mois de l'année est considérablement plus bas et nos ventes bien meilleures que la moyenne de l'industrie pour la même période. De plus, en avril 2009, nous enregistrons une amélioration enore plus importante. Le mois de mai s'annonce aussi avec une amélioration qui semble s'accentuer chaque mois.
Par contre la seconde partie de 2009 verra une petite reprise de la confiance ainsi qu’un redressement de ce cauchemar pour finir, nous l'espérons, avec une année 2009 comparable à l'année record 2008. De plus, l’année 2009 démarre sur un nouvel espoir gigantesque d’amélioration pour tous les peuples du fait du changement de gouvernement de la puissance dominante, les Etats-Unis. Son nouveau Président ouvre pour son pays et pour le monde entier des perspectives nouvelles qui effacent, dans plusieurs mémoires de populations effrayées, le cauchemar du dernier gouvernement américain. Ce changement contribuera, espérons-le, à améliorer la psychologie et à fortifier l’optimisme nécessaire en l’Avenir aidant par là même à faire de l’année 2009, une année de rupture pour le mieux, l’améliorant par rapport à 2008. C’est l’excellente nouvelle de la fin 2008.
Où allons-nous en 2009 – 2010 et au-delà?
Oui tout cela, me direz-vous, est bien, mais où allons-nous en 2009 – 2010 et au-delà? Les pronostics se multiplient … non seulement le nombre de médias dans notre monde est considérable, mais en plus chaque média, comme d’ailleurs les économistes très savants, émettent, comme par le passé, plusieurs pronostics contradictoires … alors où allons-nous? Nous nous trouvons dans un tunnel sombre et dangereux pour l’économie financière et avec elle le reste du monde, depuis presque 24 mois et pour le Swatch Group depuis six à sept mois. Nous devrions pouvoir sortir de ce tunnel d’ici trois, cinq ou sept mois. Nous sommes aujourd'hui, en mai 2009, encore dans la tempête. Toutefois, nous voyons à l'horizon un certain affaiblissement de celle-ci.
Toutes nos prévisions basées sur les informations des marchés internationaux nous confirment une reprise durant la seconde partie de l’année 2009 avec une amélioration et une légère croissance des ventes et bénéfices pour le deuxième semestre 2009 par rapport à 2008, pour le Swatch Group.
La Direction et les cadres du Swatch Group tiennent la barre vigoureusement, ils sont capables de réagir vite, notre vaisseau est solide. Nous avons assez de carburants et de ravitaillements à bord.
Par ailleurs, Belenos Clean Power Holding SA, la nouvelle compagnie créée par le Swatch Group et Hayek Engineering, avec plusieurs partenaires prestigieux, les Ecoles Polytechniques Fédérales, la Deutsche Bank, le Groupe E, le groupe Ammann, se développe d’une façon positive. Cette société a comme but d’accélérer le développement et la production des énergies propres. Plusieurs projets importants ont été mis en route.
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